LES BONBONS
 
Les limites du plaisir
Une consommation excessive de sucre peut entraîner caries, diabète, maladies cardiaques... Mais même en sachant cela, la plupart d'entre nous continuent à manger des bonbons, comme s'ils ne pouvaient pas s'arrêter. Cela nous a amené a nous demander si le sucre ne pouvait pas créer une forme de dépendance, et les bonbons seraient le moyen le plus efficace de perpétuer cette addiction.

     LA DÉPENDANCE AU SUCRE, UNE DROGUE ?
Une substance est potentiellement susceptible de créer une dépendance si elle provoque chez un individu une envie irrésistible d'en consommer, malgré le fait qu'il sache qu'elle est dangereuse pour sa santé et son bien être, et qu'il est incapable de se contrôler. Elle se caractérise également par un manque à l'arrêt. C'est le cas de toutes les drogues, tabac, alcool ou parfois de certains médicaments.


 
Titre d'un article publié le 8 Novembre 2011 dans l'article santé de L'essentiel OnLine

La consommation un aliment sucré entraîne une grande source de plaisir et de satisfaction en nous. Cela s'explique par un augmentation de la quantité de dopamine dans le striatum ventrale (région au centre du cerveau qui intervient dans le traitement des émotions). La dopamine est un neurotransmetteur impliquée dans le désir et le plaisir, et serait donc responsable de l'attraction pour le goût sucré. Son augmentation est également caractéristique d'une prise de stupéfiants.
De plus, les circuits cérébraux de la récompense et de la motivation sont activés lorsqu'ils entrent en contact avec des cellules du goût sucré, comme si ils s'agissaient de molécules de drogues.
Il y a également une activation du cortex orbitofrontal, jouant dans le processus de décision, et mis en marche chez des sujets dépendants a la cocaïne à la prise ou à la vue de drogue.

Ainsi, on remarque que la consommation de sucre et par conséquent de bonbons, déclenchent les mêmes effets internes que ceux procurés par la prise de drogues : les mêmes zones du cerveau sont activés.

 
 

Molécule de dopamine 

Il a également été remarqué que la molécule de sérotonine et la molécule de LSD présentent des structures similaires; le LSD peut donc se lier aux mêmes récepteurs des neurones post-synaptiques que la molécule naturelle, et modifié ainsi la perception visuelle de celui qui les a consommé.

 
     LE MANQUE 
En entretenant une consommation excessive de sucre, le cerveau devient accoutumé et conditionné à rechercher cet aliment et la quantité de dopamine reste élevée; le syndrome de manque, caractérisé par un état d'anxiété, est lié à la chute de cette quantité de dopamine dans le cerveau. En contrepartie, une augmentation de neuropeptides du stress dans l'amygdale liée à l'arrêt de consommation de sucré crée ce stress. L'amygdale est une région du cerveau impliquée dans les effets affectifs négatifs du manque de drogue.

De plus, on a envie de bonbon souvent à cause d'une baisse de glycémie dans le sang, ce qui entraîne une envie de consommer du sucre, parfois jusqu'à l'excès.
Une humeur dépressive peut aussi entraîner un individu à consommer des bonbons, pour essayer de se changer les idées : le sucre aura alors sur l'individu les mêmes conséquences que s'il avait consommé de la drogue.


Différentes expériences ont été mené sur des rats pour tester la potentielle addiction au sucre et le manque qu'il peut entraîner.
  - Des rats rendus dépendants a la cocaïne ont montrés qu'ils étaient plus attirés par de l'eau sucrée que par la drogue malgré leur addiction (expérience réalisée par Serge AHMED).
  - Des rats sevrés, après avoir suivi un régime riche en sucre pendant plusieurs semaines, ont montré un syndrome de manque (d'après une série d'expériences menés par Bartley HOEBEL, université de Princeton aux États-Unis).

 

LE CERCLE VICIEUX DE LA DÉPENDANCE : 
La surconsommation de l'objet de dépendance (drogue par exemple, mais sucre dans notre cas) entraîne une diminution des récepteurs à dopamine et une désensibilisation des circuits de la récompense, ce qui poussent à consommer encore plus de cet substance pour compenser les déséquilibres.


   DES PROPOS A NUANCER
Le potentiel addictif du goût sucré serait donc réel, comme les expériences sur les animaux le montrent, mais il est néanmoins à nuancer car on en sait trop peu pour étendre ce phénomène a l'être humain.
En effet, même si certains prétendent que l'addiction est réel, on ne dispose d'aucune étude scientifique capable de l'affirmer chez l'Homme; celui-ci étant doté d'une intelligence supérieure, elle influe sur ces comportements, contrairement au modèle animal.


"Les aliments sucrés sont une douceur associée au plaisir et les gens peuvent être accros à ça." Hélène BARIBEAU, nutritionniste

Cependant, certains scientifiques sont persuadés que cet addiction existe, et est aussi voire plus forte que l'addiction à la cocaïne. En 1980, le Docteur Abram Hoeffer affirme que "le sucre produit une assuétude aussi grave que n'importe quelle autre drogue." et que sa dépendance cause des symptômes typiques.

Ces propos sont néanmoins assez excessifs, car la consommation de sucre n'entraîne pas les même symptômes physiques et comportementaux : en effet, même si elle suscite un plaisir comparable à celui suscité par la prise de drogue, rien ne permet de dire qu'ils en partagent la dépendance toxicomaniaque.
De plus, l'activation de ces circuits du plaisir et de la récompense, lié à une augmentation de la dopamine, se fait aussi pour d'autres phénomènes agréables, tels que la musique, l'humour, ou le sentiment amoureux.
Considérer la consommation de bonbons comme une drogue reviendrait alors à considérer tous les plaisirs de la vie comme addictifs.



Cependant, on porte trop peu d'intérêt à la réalité de cette addiction, et l'insuffisance de preuve ne peut être en aucun cas lié à l'absence de ce fait chez l'Homme. La prise de conscience de l'addiction au tabac a bien été lente et tardive. Les interdits et restrictions alimentaires présent dans notre société actuelle sont souvent responsables de comportements mimant l'addiction.

 





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